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Descente du Rio Negro et de l'Amazone
en pirogue à voile et balancier
été 2005
Hergé, L'oreille cassée 1937
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Introduction
Au printemps 2004, Marc, un ami
de longue date, au Brésil depuis plusieurs années,
me parle d'un projet un peu fou. Il est question de descendre
le Rio Negro et l'Amazone (une bagatelle de 3000km) en planche
à voile en solo, ou -si j'accepte l'invitation- en pirogue
locale, augmentée d'une voile et d'un balancier. La décision
est vite (très vite) prise, puisqu'un dossier de demande
de bourse doit être déposé à la Guilde
de l'Aventure 5 jours plus tard... Dossier
bouclé on attend la réponse, pour apprendre que
ce sont deux autres projets qui ont emporté le choix du
jury, dont un projet de descente d'une rivière au Kamtchatka...
Tant pis on le fait quand même.
Mais le projet est peu à peu mis en veilleuse, Marc doit
quitter le Brésil pour raisons professionnelles et début
2005 il paraît improbable voire impossible que nous suivions
le calendrier prévu, à savoir partir en mai, période
des crues du Rio Negro, plus favorable à la navigation.
Pendant ce temps je quitte Strasbourg
pour Bruxelles, et la lecture d'ouvrages
de récits amazoniens et de guides assimil est un peu laborieuse,
voire surréaliste au pays des frites. Marc se dépatouille
de ses tuiles à répétitions en Martinique
qui repoussent sans cesse ses retrouvailles avec le Brésil.
Franquin, le Dictateur et le champignon |
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On se retrouve finalement quasiment
au même moment à Manaus, mon sac plein de bouquins
et de médocs, la préparation technique du voyage
à zéro. Je ne baragouine que quelques mots en brésilien...
des novices quoi !
Maquette de la pirogue avec voile et balancier |
Deux semaines sont passées
à Manaus pour nous préparer. Nous commençons
par faire une maquette sommaire, de polystyrène et baquettes
à brochettes, ce qui nous prend une bonne journée,
sous l'oeil peu convaincu de Lílian. Puis de nombreuses
expéditions en ville pour trouver le matériel indispensable
(accastillage sommaire, cordages, filets, moustiquaires), ne pas
trouver de touques (tout autant indispensable). Coudre la voile
faite de bâches, faire un mini-stage de survie à
Ariaú et acheter la pirogue à quelques dizaines
de kilomètres de là sur le Rio Solimões,
à Manacapuru. Puis la réhausser car elle ne nous
paraît pas bien haute sur l'eau.
La pirogue dans son état d'origine |
... et en cours de réhaussement |
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Et puis c'est le premier départ, de Manaus vers São
Gabriel da Cachoeira en Recreio, bateau de transport de passagers,
en trois jours. Repas à bord et couchage tout confort
en hamacs. Escales à Barcelos puis Santa Izabel do Rio
Negro. Nous commençons doucement à nous inquiéter
du manque de vent, constaté cette fois in situ, et idiots
que nous sommes comprenons l'absence de voiliers. Le courant
n'a pas l'air fortiche non plus...
Voyage en Recreio, bateau de passagers remontant
le Rio Negro |
À São Gabriel, nous passons une semaine à
chercher un charpentier et à nous dépètrer
de tracasseries (voir récit
Rio Negro). Et puis aussi trouver le moyen de renvoyer en
sûreté l'ordi de Marc à Manaus qui nous
a suivi jusque là...
Enfin la pirogue est chargée, mais toujours sans voile
ni balancier. Tant pis, on part quand même.
suite...
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